Quatuor à cordes n°2, Philip Glass
Le Quatuor à cordes n°2 (1984) du compositeur américain Philip Glass (1937-) est aussi appelée Company, d’après le titre d’une nouvelle de Samuel Beckett (1906-1989). La composition fut créée à la demande de Fred Neumann qui souhaitait mettre en scène l’œuvre de l’écrivain sous forme de monologue. Becket en personne donna son accord pour qu’une musique originale soit créée pour accompagner le spectacle. Pour créer ce morceau pour deux violons, un alto et un violoncelle, Glass collabora avec le Quatuor MabouMines. Ce Quatuor à cordes n°2 fut écrit 17 ans après le premier quatuor que Glass avait composé. Il décida par la suite de retravailler la partition qui avait été pensée pour le théâtre, pour en faire un morceau de musique de chambre à part entière.
Les rameurs obscurs de la barque de Rê, Thierry Pécou
Les rameurs obscurs de la barque de Rê pour quatuor à cordes et sons fixés (2010) est une pièce du compositeur et musicien français Thierry Pécou (1965-).
« Pour quiconque ne s'y est jamais aventuré, l'Égypte multilinéaire se présente comme un monument immense et fascinant par la complexité et la richesse de son histoire de puis la nuit des temps jusqu'à aujourd'hui. Sur une proposition de David Harrington qui souhaitait que je compose pour Kronos Quartet une œuvre sur l'Égypte où différentes couches du temps s’entrelacent, j'ai tenté de faire de cette partition pour quatuor à cordes et sons préenregistrés une plongée imaginaire à travers de multiples facettes de l'Égypte et du Caire. Confondant le temps présent et l'Antiquité, je me suis inspiré d'un passage du Livre des morts égyptiens qui relate le voyage mystérieux et nocturne du dieu solaire Rê opérant sur sa barque le passage entre vie et mort, vers un nouveau cycle de vie. L'eau, élément primordial au pays du Nil et de l'Inondation, est symbolisée par des motifs musicaux évoquant la fluidité, qui relient les différentes étapes jalonnant toute la partition. On entend les bruits luxuriants de la mégapole du Caire d'aujourd'hui, les rythmes et mélodies arabes d'une danse frénétique, un appel intemporel à la prière, le silence du désert, une mélopée antique ponctuée par des sistres émergeant des sables d'une fouille archéologique, puis une progression hypnotique menant vers l'éblouissement solaire final. »
Thierry Pécou, octobre 2010